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Fontane, Theodor: Wanderungen durch die Mark Brandenburg. Bd. 2: Das Oderland. Berlin, 1863.

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Auf der leeren Rückseite dieser Ode finden sich folgende Verse von
der Hand der Frau von Wreich -- wahrscheinlich Abschrift oder
brouillon ihrer Antwort.

Reponse.
Quel prodige, grands Dieux, confond donc mes lumieres
Est-ce le grand Frederic qui s'abaisse aujourd'hui
A composer des vers, pour moi, et les produit?
Pourrai-je y repondre sans etre temeraire
Non, je n'en ferai rien -- mon coeur embarrasse
Efface avec depit ce qu'il avoit trace. --


Car je ris quelquefois quand souvent j'entends dire
Qu'il suffit pour parler que le coeur nous inspire
Pour bien repondre a Toi, grand prince qualifie
Il faut etre l'Echo de Tes mots prononces.
Je revere Tes actions -- jusqu'a la raillerie
Qui d'un autre que Toi m'auroit scandalise
Puisqu'alors le sujet autrement explique
Auroit trop efface la tournure jolie
Qu'il n'apartient qu'a Toi d'y avoir pu donner.
Et comme il sied fort bien a la grande prestance
D'accompagner Tes pas de graces et d'obligeance,
Je comprends pleinement les sens des gracieux vers
Dont l'exces de faveur surpasse trop ma sphere.
Ce qui me reste a dire c'est que je Te revere
Plus que sujette fit jamais dans l'univers.
Jette un oeil sur cecy qui me devient propice
C'est par Ton ordre helas que ce pauvre impromptu
Te marque: qu' obeir vaut mieux que sacrifice
Et si ces lignes ici de tout art depourvues
Osent mettre a Tes pieds de mes voeux les complices --
C'est toute ma maison qui y a concouru.

Diese dunkle Stelle wird so wohl am besten erklärt: Ich wollte das
Opfer bringen, Dir nicht zu antworten, aber Mutter und Gemahl
verlangten es, und so scheint mir gehorchen besser als Opfer bringen.

III.

Madame. M'allant promener hier aux bords de notre Oder et re-
vant a la beaute et au merite des divins objets qui avoit ete ma moitie
la fete derniere, je m'entendis apeller et dans un buisson, proche de
l'endroit ou j'etoit, j'apercus la muse Uranie, qui me dit que j'etois in-
sense et allemand de louer des choses dans le fond de mon ame qui

Auf der leeren Rückſeite dieſer Ode finden ſich folgende Verſe von
der Hand der Frau von Wreich — wahrſcheinlich Abſchrift oder
brouillon ihrer Antwort.

Réponse.
Quel prodige, grands Dieux, confond donc mes lumières
Est-ce le grand Frédéric qui s’abaisse aujourd’hui
A composer des vers, pour moi, et les produit?
Pourrai-je y repondre sans être téméraire
Non, je n’en ferai rien — mon coeur embarrassé
Efface avec dépit ce qu’il avoit tracé. —


Car je ris quelquefois quand souvent j’entends dire
Qu’il suffit pour parler que le coeur nous inspire
Pour bien repondre à Toi, grand prince qualifié
Il faut être l’Echo de Tes mots prononcés.
Je revère Tes actions — jusqu’à la raillerie
Qui d’un autre que Toi m’auroit scandalisé
Puisqu’alors le sujet autrement expliqué
Auroit trop effacé la tournure jolie
Qu’il n’apartient qu’à Toi d’y avoir pu donner.
Et comme il sied fort bien à la grande prestance
D’accompagner Tes pas de graces et d’obligeance,
Je comprends pleinement les sens des gracieux vers
Dont l’excès de faveur surpasse trop ma sphère.
Ce qui me reste à dire c’est que je Te revère
Plus que sujette fit jamais dans l’univers.
Jette un oeil sur cecy qui me devient propice
C’est par Ton ordre hèlas que ce pauvre impromptu
Te marque: qu’ obéir vaut mieux que sacrifice
Et si ces lignes ici de tout art dépourvues
Osent mettre à Tes pieds de mes voeux les complices —
C’est toute ma maison qui y a concouru.

Dieſe dunkle Stelle wird ſo wohl am beſten erklärt: Ich wollte das
Opfer bringen, Dir nicht zu antworten, aber Mutter und Gemahl
verlangten es, und ſo ſcheint mir gehorchen beſſer als Opfer bringen.

III.

Madame. M’allant promener hier aux bords de notre Oder et rê-
vant à la beauté et au mérite des divins objets qui avoit été ma moitié
la fête dernière, je m’entendis apeller et dans un buisson, proche de
l’endroit où j’étoit, j’aperçus la muse Uranie, qui me dit que j’étois in-
sensé et allemand de louer des choses dans le fond de mon âme qui

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[516/0528] Auf der leeren Rückſeite dieſer Ode finden ſich folgende Verſe von der Hand der Frau von Wreich — wahrſcheinlich Abſchrift oder brouillon ihrer Antwort. Réponse. Quel prodige, grands Dieux, confond donc mes lumières Est-ce le grand Frédéric qui s’abaisse aujourd’hui A composer des vers, pour moi, et les produit? Pourrai-je y repondre sans être téméraire Non, je n’en ferai rien — mon coeur embarrassé Efface avec dépit ce qu’il avoit tracé. — Car je ris quelquefois quand souvent j’entends dire Qu’il suffit pour parler que le coeur nous inspire Pour bien repondre à Toi, grand prince qualifié Il faut être l’Echo de Tes mots prononcés. Je revère Tes actions — jusqu’à la raillerie Qui d’un autre que Toi m’auroit scandalisé Puisqu’alors le sujet autrement expliqué Auroit trop effacé la tournure jolie Qu’il n’apartient qu’à Toi d’y avoir pu donner. Et comme il sied fort bien à la grande prestance D’accompagner Tes pas de graces et d’obligeance, Je comprends pleinement les sens des gracieux vers Dont l’excès de faveur surpasse trop ma sphère. Ce qui me reste à dire c’est que je Te revère Plus que sujette fit jamais dans l’univers. Jette un oeil sur cecy qui me devient propice C’est par Ton ordre hèlas que ce pauvre impromptu Te marque: qu’ obéir vaut mieux que sacrifice Et si ces lignes ici de tout art dépourvues Osent mettre à Tes pieds de mes voeux les complices — C’est toute ma maison qui y a concouru. Dieſe dunkle Stelle wird ſo wohl am beſten erklärt: Ich wollte das Opfer bringen, Dir nicht zu antworten, aber Mutter und Gemahl verlangten es, und ſo ſcheint mir gehorchen beſſer als Opfer bringen. III. Madame. M’allant promener hier aux bords de notre Oder et rê- vant à la beauté et au mérite des divins objets qui avoit été ma moitié la fête dernière, je m’entendis apeller et dans un buisson, proche de l’endroit où j’étoit, j’aperçus la muse Uranie, qui me dit que j’étois in- sensé et allemand de louer des choses dans le fond de mon âme qui

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Zitationshilfe: Fontane, Theodor: Wanderungen durch die Mark Brandenburg. Bd. 2: Das Oderland. Berlin, 1863, S. 516. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/fontane_brandenburg02_1863/528>, abgerufen am 28.03.2024.