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Roepell, Richard: Polen um die Mitte des 18. Jahrhunderts. Gotha, 1876.

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ments sur la situation presente de nos affaires. Je les sou-
mets a la decision de votre esprit eclaire. Si je parle libre-
ment, souvenez vous, Monsieur, que je me sers du privilege
de ma nation. Vous savez que selon nos loix il m'est permis
de penser ce que je veux et de dire ce que je pense. Sen-
tire quid velim, dicere quod sentiam
.

Le terme de la Diete ordinaire s'approche et le tems
pour l'Election des nonces s'avance a grands pas. Si nous
voulons comme il n'en faut pas douter, que la Diete sub-
siste efficacement pour l'avancement du bien public, c'est aux
dietines, ou il faut songer aux moyens reels pour la soutenir.
Je ne sais pas, si je serai elau nonce, quoique j'avoüe, que j'em-
ployerai tous les moyens permis a le devenir, puisque je me
crois dans le devoir de sacrifier ma vie et tout ce que j'ai,
au bien public.

Cependant que cela arrive ou non, je vous supplie, Mon-
sieur, de communiquer a Messieurs nos freres, tant particu-
lierement chez eux, que dans les conferences publiques les
reflexions suivantes, reflexions qui me semblent assez con-
venir a l'etat present de nos affaires.

Remplissez, je vous prie, le vide, que vous trouverez et
ajoutez de vos propres lumieres, ce qui leur manque de per-
fection, afin que ce qui en paroitra utile a la patrie, puisse
etre insere dans les instructions des nonces de la diete pro-
chaine. J'avoüe Monsieur, que le feu de guerre, qui a em-
brase dernierement notre voisinage, m'a tellement epouvante
que jusqu'a cette heure je ne saurois sortir de ma frayeur.
Je la crois fondee, quand je considere l'insuffisance de nos
forces et la nonchalance et l'assoupissement, ou nous nous
trouvons. Nous sommes sans armee, sans argent, sans con-
seil, bref nous sommes depourvus de tout ce que la surete
et la defense du pais demandent. Ce sont ces considerations,
qui m'affligent, ce sont elles qui me font craindre qu'en peu
de tems il nous pourroit bien arriver ce que nous avons vau
arriver a d'autres pais beaucoup mieux munis et defendus que
le notre. Je ne publie point ma crainte (Dieu m'en preserve)

ments sur la situation presente de nos affaires. Je les sou-
mets à la decision de votre esprit eclairé. Si je parle libre-
ment, souvenez vous, Monsieur, que je me sers du privilege
de ma nation. Vous savez que selon nos loix il m’est permis
de penser ce que je veux et de dire ce que je pense. Sen-
tire quid velim, dicere quod sentiam
.

Le terme de la Diete ordinaire s’approche et le tems
pour l’Election des nonces s’avance à grands pas. Si nous
voulons comme il n’en faut pas douter, que la Diete sub-
siste efficacement pour l’avancement du bien public, c’est aux
dietines, ou il faut songer aux moyens reels pour la soutenir.
Je ne sais pas, si je serai elû nonce, quoique j’avoüe, que j’em-
ployerai tous les moyens permis a le devenir, puisque je me
crois dans le devoir de sacrifier ma vie et tout ce que j’ai,
au bien public.

Cependant que cela arrive ou non, je vous supplie, Mon-
sieur, de communiquer à Messieurs nos frères, tant particu-
lierement chez eux, que dans les conferences publiques les
reflexions suivantes, reflexions qui me semblent assez con-
venir à l’etat present de nos affaires.

Remplissez, je vous prie, le vide, que vous trouverez et
ajoutez de vos propres lumieres, ce qui leur manque de per-
fection, afin que ce qui en paroitra utile à la patrie, puisse
etre inséré dans les instructions des nonces de la diete pro-
chaine. J’avoüe Monsieur, que le feu de guerre, qui a em-
brasé dernierement notre voisinage, m’a tellement epouvanté
que jusqu’à cette heure je ne saurois sortir de ma frayeur.
Je la crois fondée, quand je considere l’insuffisance de nos
forces et la nonchalance et l’assoupissement, où nous nous
trouvons. Nous sommes sans armée, sans argent, sans con-
seil, bref nous sommes depourvus de tout ce que la sureté
et la defense du pais demandent. Ce sont ces considerations,
qui m’affligent, ce sont elles qui me font craindre qu’en peu
de tems il nous pourroit bien arriver ce que nous avons vû
arriver à d’autres pais beaucoup mieux munis et defendus que
le notre. Je ne publie point ma crainte (Dieu m’en preserve)

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[208/0222] ments sur la situation presente de nos affaires. Je les sou- mets à la decision de votre esprit eclairé. Si je parle libre- ment, souvenez vous, Monsieur, que je me sers du privilege de ma nation. Vous savez que selon nos loix il m’est permis de penser ce que je veux et de dire ce que je pense. Sen- tire quid velim, dicere quod sentiam. Le terme de la Diete ordinaire s’approche et le tems pour l’Election des nonces s’avance à grands pas. Si nous voulons comme il n’en faut pas douter, que la Diete sub- siste efficacement pour l’avancement du bien public, c’est aux dietines, ou il faut songer aux moyens reels pour la soutenir. Je ne sais pas, si je serai elû nonce, quoique j’avoüe, que j’em- ployerai tous les moyens permis a le devenir, puisque je me crois dans le devoir de sacrifier ma vie et tout ce que j’ai, au bien public. Cependant que cela arrive ou non, je vous supplie, Mon- sieur, de communiquer à Messieurs nos frères, tant particu- lierement chez eux, que dans les conferences publiques les reflexions suivantes, reflexions qui me semblent assez con- venir à l’etat present de nos affaires. Remplissez, je vous prie, le vide, que vous trouverez et ajoutez de vos propres lumieres, ce qui leur manque de per- fection, afin que ce qui en paroitra utile à la patrie, puisse etre inséré dans les instructions des nonces de la diete pro- chaine. J’avoüe Monsieur, que le feu de guerre, qui a em- brasé dernierement notre voisinage, m’a tellement epouvanté que jusqu’à cette heure je ne saurois sortir de ma frayeur. Je la crois fondée, quand je considere l’insuffisance de nos forces et la nonchalance et l’assoupissement, où nous nous trouvons. Nous sommes sans armée, sans argent, sans con- seil, bref nous sommes depourvus de tout ce que la sureté et la defense du pais demandent. Ce sont ces considerations, qui m’affligent, ce sont elles qui me font craindre qu’en peu de tems il nous pourroit bien arriver ce que nous avons vû arriver à d’autres pais beaucoup mieux munis et defendus que le notre. Je ne publie point ma crainte (Dieu m’en preserve)

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Zitationshilfe: Roepell, Richard: Polen um die Mitte des 18. Jahrhunderts. Gotha, 1876, S. 208. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/roepell_polen_1876/222>, abgerufen am 29.03.2024.