La Matiere fournit de simples instrumens; Des Rayons lumineux les divers pressemens, De leur Refractions les soudains changemens, Sont les pinceaux subtils, par qui sur la Retine Ce grand nombre d'Objets se peint, & se dessine, Avec tous leurs Lineamens, Avec leurs Coloris, meme leurs Mouvemens.
De crainte, qu'on ne s'imagine, Que d'un Systeme vain nous voulons nous flatter, Si l'Art humain s'efforce d'imiter, L'Ouvrage d'une main Divine, Si sous la forme d'Oeil une adroite machine, Par un Verre taille nous peut representer, L'Effet de l'humeur crystalline, Et qu'on place un Velin au lieu de la Retine, Ou les Rayons unis se puissent arreter, Des Objets du dehors nous avons la Peinture; Le Velin en recoit les fidelles Portraits, Ainsi que dans notre Oeil, chaque Objets s'y figure, Avec ses couleurs & ses traits.
Par la jugeons de l'Oeil, & de ses vrais usages, Ils nous sert seulement a former les Images, Autant qu'il est bien dispose, Et que par des Vitres plus nettes, Et par des tailles plus parfaites, La Nature l'a compose.
Puis-
De la Vue.
La Matiere fournit de ſimples inſtrumens; Des Rayons lumineux les divers preſſemens, De leur Réfractions les ſoudains changemens, Sont les pinceaux ſubtils, par qui ſur la Retine Ce grand nombre d’Objets ſe peint, & ſe deſſine, Avec tous leurs Lineamens, Avec leurs Coloris, même leurs Mouvemens.
De crainte, qu’on ne s’imagine, Que d’un Syſtême vain nous voulons nous flatter, Si l’Art humain s’efforce d’imiter, L’Ouvrage d’une main Divine, Si ſous la forme d’Oeil une adroite machine, Par un Verre taillé nous peut repréſenter, L’Effet de l’humeur cryſtalline, Et qu’on place un Velin au lieu de la Retine, Où les Rayons unis ſe puiſſent arrêter, Des Objets du dehors nous avons la Peinture; Le Velin en reçoit les fidelles Portraits, Ainſi que dans notre Oeil, chaque Objets s’y figure, Avec ſes couleurs & ſes traits.
Par là jugeons de l’Oeil, & de ſes vrais uſages, Ils nous ſert ſeulement à former les Images, Autant qu’il eſt bien diſpoſé, Et que par des Vitres plus nettes, Et par des tailles plus parfaites, La Nature l’a compoſé.
Puis-
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De la Vue.
La Matiere fournit de ſimples inſtrumens;
Des Rayons lumineux les divers preſſemens,
De leur Réfractions les ſoudains changemens,
Sont les pinceaux ſubtils, par qui ſur la Retine
Ce grand nombre d’Objets ſe peint, & ſe deſſine,
Avec tous leurs Lineamens,
Avec leurs Coloris, même leurs Mouvemens.
De crainte, qu’on ne s’imagine,
Que d’un Syſtême vain nous voulons nous flatter,
Si l’Art humain s’efforce d’imiter,
L’Ouvrage d’une main Divine,
Si ſous la forme d’Oeil une adroite machine,
Par un Verre taillé nous peut repréſenter,
L’Effet de l’humeur cryſtalline,
Et qu’on place un Velin au lieu de la Retine,
Où les Rayons unis ſe puiſſent arrêter,
Des Objets du dehors nous avons la Peinture;
Le Velin en reçoit les fidelles Portraits,
Ainſi que dans notre Oeil, chaque Objets s’y figure,
Avec ſes couleurs & ſes traits.
Par là jugeons de l’Oeil, & de ſes vrais uſages,
Ils nous ſert ſeulement à former les Images,
Autant qu’il eſt bien diſpoſé,
Et que par des Vitres plus nettes,
Et par des tailles plus parfaites,
La Nature l’a compoſé.
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Brockes, Barthold Heinrich: Herrn B. H. Brockes, [...] verdeutschte Grund-Sätze der Welt-Weisheit, des Herrn Abts Genest. Bd. 3. 2. Aufl. Hamburg, 1730, S. 470. In: Deutsches Textarchiv <https://www.deutschestextarchiv.de/brockes_vergnuegen03_1730/500>, abgerufen am 28.03.2024.
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